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La mort du batteur de jazz américain Roy Haynes

Son nom figurait, depuis le milieu des années 1940, sur les pochettes de près de 200 albums comme accompagnateur de grandes personnalités du jazz, ou comme leader de ses propres formations. Encore actif jusqu’à la fin des années 2010, souriant, dans la pleine joie du jazz, le batteur américain Roy Haynes est mort mardi 12 novembre, dans le comté de Nassau (Etat de New York), à l’âge de 99 ans, des suites d’une « brève maladie », comme l’a indiqué sa fille, Leslie Haynes-Gilmore, dans un article publié dans le New York Times.
Son attention constante portée aux évolutions du jazz l’aura amené, lui qui avait fait ses débuts durant la révolution du bop, à être un musicien sans œillères. Son jeu tour à tour puissant et délicat, développé sur la caisse claire avec des roulements de pleine vitesse d’une grande finesse, mais aussi sa manière de casser la métrique à la double cymbale charleston au pied, sa musicalité sur les cymbales et la précision de son geste lui auront valu l’admiration de nombreux batteurs.
Né le 13 mars 1925, dans le quartier de Roxbury, à Boston (Massachusetts), Roy Haynes a appris la batterie en autodidacte, à l’écoute de la radio, de disques, en regardant les musiciens lors de concerts. Il joue d’abord avec des formations qui se produisent à Boston et ses environs, part vivre à New York en 1945. Il a un engagement jusqu’en 1947 au sein de l’orchestre de Luis Russell, qui joue régulièrement au Savoy Ballroom et à l’Apollo Theater, rejoint ensuite le saxophoniste Lester Young, puis le tromboniste Kai Winding.
De 1949 à 1952, il accompagne souvent, pour des enregistrements et des concerts, le saxophoniste Charlie Parker, participe à de nombreuses séances, notamment avec le pianiste Bud Powell (celles pour l’album The Amazing Bud Powell, qui sera commercialisé en 1952), avec le saxophoniste Stan Getz, le pianiste Thelonious Monk, le trompettiste Miles Davis… De 1953 à 1958, il accompagne principalement la chanteuse Sarah Vaughan, que ce soit en petite formation ou avec des orchestres plus fournis, aux arrangements sophistiqués (albums In the Land of Hi-Fi, 1955, Swingin’ Easy, 1957, After Hours at the London House, 1959).
Extrêmement sollicité jusqu’au milieu des années 1990, on le retrouve dans des dizaines d’albums, dont certains considérés comme des références dans l’histoire du jazz. Citons Outward Bound (1960), Out There (1960), Genius + Soul = Jazz (1961), de Ray Charles, The Blues and the Abstract Truth (1961), d’Oliver Nelson, Smoke Stack (1966), du pianiste Andrew Hill, Now He Sings, Now He Sobs (1968), du pianiste Chick Corea avec le contrebassiste Miroslav Vitous – trio qui se reformera à plusieurs reprises…
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